REDONNER LA DIGNITE      
       HUMAINE AUX SDF

INDIGNATION DE AGORAVOX
EN FRANCE

Quelle fut ma stupeur d’apprendre que Bob et Heiner, deux SDF qui vivaient depuis longue date dans le quartier, étaient décédés victimes du froid.

Personnellement, je connaissais beaucoup moins Heiner que Bob. D’origine allemande, il s’absentait parfois d’une manière assez prolongée pour revoir son pays disait-il, puis ensuite revenait reprendre un jour son emplacement à l’angle du Bar-Tabacs proche de la rue Voltaire.

Par contre, j’avais une contact plus proche avec Bob, un homme de 53 ans pour qui la vie n’avait jamais bien souri. Bob était un garçon charmant, toujours souriant, malgré les affres de son existence. A plusieurs reprises, il m’avait parlé souvent de sa jeunesse, de ses parents qui l’avaient choyé jusqu’à l’âge de 12 ans, au moment de leur disparition survenue pour l’un et pour l’autre à quelques mois d’intervalle, chacun d’eux atteint d’une maladie incurable.

Bob avait fait des études d’électronique qui lui avaient permis de trouver un emploi dans une entreprise en région parisienne. Vingt trois ans passés dans cet établissement lui permettaient d’espérer une carrière complète, quand son employeur décida un jour d’arrêter toutes ses activités en France pour … s’installer à l’étranger !

C’est alors que la galère commença. Et c’est ainsi qu’il va être confronté à de gros soucis d’ordre familial : sa femme, enseignante, un peu fragile et sans doute incapable de faire face à cet accident de vie, ne supporte pas cette nouvelle situation. Elle finit par quitter le domicile conjugal pour refaire sa vie. Leur fils commun décide de suivre bientôt sa mère et Bob se retrouve alors seul dans un état dépressif extrême.

Par tous les moyens, il essaie de retrouver un emploi, mais la malchance intervenant, ses efforts restent vains. A un moment donné, ne bénéficiant plus des allocations de chômage, il doit abandonner son appartement, se retrouve donc dans la rue en trouvant refuge dans sa voiture, puis directement sur le trottoir quand son véhicule est incendié par de petits voyous de quartier.

C’est l’errance qui gère désormais sa pauvre vie. Son allocation de RMI lui permet simplement de pouvoir s’acheter un peu de nourriture, et de boire un café dans un bar où il vient de temps à autre se réchauffer. L’existence est très difficile pour lui, mais il fait preuve de courage et de volonté en voulant rester digne et soigne le mieux possible sa tenue vestimentaire.

Bob ne veut pas sombrer dans la déchéance et je l’aide du mieux possible afin qu’il garde confiance.

Pendant cette longue épreuve, nous parlions souvent autour d’un verre et j’essayais toujours de le réconforter moralement, sans oublier de lui apporter un soutien matériel et parfois financier.

Deux jours avant de partir en Chine, je l’avais rencontré et il m’avait apparu très optimiste pour la simple raison qu’il venait de décrocher un emploi de magasinier à temps complet pour le début du mois de janvier. C’était une immense joie pour lui à laquelle je m’associais largement de mon côté, tant j’avais connu sa longue misère.

Et je me souviens avoir fêté avec lui cet évènement dans un petit café-restaurant du quartier où nous avions partagé un repas très convivial autour d’une bonne bouteille de bourgogne.

Mais je ne savais pas cet instant que c’était la dernière fois que je le voyais. Aujourd’hui, l’image de cet homme souriant et plein d’espoir reste bien présente et ne pourra jamais se détacher de ma pensée et de mon cœur.

Au moment où sa vie allait changer totalement, à l’instant où un avenir meilleur était prêt à l’accueillir, Bob est mort, dans la rue, tout simplement de froid.

Oui, Bob est mort de froid et son bonheur de retrouver un jour une vie normale s’est arrêté brutalement avec son destin, dans cette terrible nuit d’hiver qui l’a enlevé à notre monde. Personne n’en a parlé, ni les médias locaux, et encore moins les médias nationaux. Quelle importance la mort d’un ou de plusieurs SDF ! Parfois, au hasard de la rue, j’ai entendu même certains individus lancer que la disparition des sans domicile fixe était salutaire pour la société ! Quelle honte dans un pays soi-disant civilisé …

Mais revenons à Bob !

Depuis, j’ai rencontré le médecin qui a constaté son décès. Il m’a précisé que son corps quelque peu fragilisé par ces années d’existence éprouvante, n’avait pu résister aux très basses températures de cet hiver particulièrement rigoureux.

Donc, Bob est mort victime du froid certes, mais surtout victime de la SOCIÉTÉ. Une société qui n’a plus guère le sens de la fraternité ni de la solidarité. Chacun pense à son bien-être et à son confort, sans se soucier de son prochain. Bien entendu, nous avons tous nos problèmes, nos contraintes, nos ennuis parfois, mais doit-on oublier pour autant ceux qui souffrent du froid, de la faim, et qui n’ont pas de logement, ou tout simplement vivent dans des habitations insalubres ?

Même s’il n’existe pas vraiment de chiffres très officiels, il faut savoir qu’il existe environ plus de 200.000 personnes SDF en France, c’est-à-dire la population d’une ville comme Bordeaux ou Rennes. Ne sont pas compris évidemment tous les mal logés dont le nombre dépasse aujourd’hui plus de 3, 3 millions d’habitants. Sans prochain effort réel de la Nation, ces chiffres ne feront qu’augmenter, et dans de telles conditions, selon prévisions relativement précises nous aurons dans une dizaine d’années soit donc aux alentours de 2020, plus de 500.000 SDF avec au moins 7 millions de personnes mal logées.

La France, Pays des Droits de l’Homme, laissera-t-elle vivre encore longtemps certains de ses enfants dans le désarroi et le désespoir ? Et nous citoyens d’une République démocratique, pouvons-nous tolérer que le Pays des Droits de l’Homme que tous nous représentons, puisse se désintéresser de tant de malheurs et de souffrances ?

Il y a quelques jours, j’ai lu dans un quotidien dans la rubrique des faits divers, une personne qui avait été condamnée par un tribunal correctionnel pour non-assistance à personne en danger. Selon les faits rapportés, le prévenu avait été trop lent (selon l’accusation) pour appeler les secours lors d’un incendie survenu dans un logement insalubre occupé par de pauvres gens. Je n’ai pas assez d’éléments pour évaluer la responsabilité de cet homme, mais quel que soit son degré, il n’est pas plus fautif que les pouvoirs publics qui abandonnent les citoyens les plus fragiles dans la misère et le dénuement.

Ainsi, l’Etat ne devrait-il pas être considéré comme responsable de la pauvreté qui sévit sur son territoire ? Ne pourrait-on pas l’assigner devant les tribunaux pour non assistance à citoyen en danger ? A vrai dire, les associations caritatives devraient intervenir beaucoup plus énergiquement pour mettre en demeure l’Etat dans son comportement irresponsable vis-à-vis des exclus de notre Pays.

Par le présent message, je tends la main à tous ceux et celles qui partagent mon opinion dans ce domaine, et je leur propose même de se rassembler pour faire progresser la lutte anti-pauvreté.

Le combat à mener sur de nombreux fronts doit rendre la dignité à tous ceux qui l’ont perdue. Coluche avait créé les « Restos du Cœur » pour une durée qui devait être provisoire. Hélas, le provisoire dure depuis 25 ans et n’est pas prêt de diminuer.

Alors, je lance un appel à tous les internautes qui liront cet article afin de trouver une solution aux problèmes des sans-abris. D’ici 5 ans, il faudrait réduire à ZERO ou presque le nombre de SDF en France.

Aujourd’hui, on n’a plus le droit, ni d’avoir faim, ni d’avoir froid …

Pour tous contacts : cafe.republicain@gmail.com

Qui sont les SDF ?

Le plus souvent, ce sont des personnes souffrant de maladies psychiques, des jeunes en rupture familiale, des travailleurs pauvres, des familles surendettées, des chômeurs de longue durée, des clandestins, mais aussi d'anciens détenus. Plus antérieurement, les sans-abris étaient surtout des hommes, mais depuis quelques années, le nombre de femmes a considérablement augmenté.

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Dix propositions pour réduire le nombre de SDF
  • Par
  • Mis à jour le 02/12/2008 à 18:16
  • Publié le 02/12/2008 à 18:15
  • «Il n'y a pas de fatalité» au problème des sans-abri assure Martin Hirsch, haut-commissaire aux Solidarités actives, qui avance plusieurs idées pour «renverser la tendance», comme cela a été fait pour les morts de la route.

    Cette année encore, la question des SDF provoque de vives polémiques, alors que six d'entre eux sont morts en un mois dans la région parisienne. Fort de son expérience d'ancien président d'Emmaüs France, le haut-commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, publie une tribune dans Le Monde mardi, intitulée «ce que j'ai à dire sur les sans-domicile-fixe».

    Martin Hirsch considère que le problème des sans-abri n'est pas insoluble, et fait une comparaison avec les morts de la route : «Il y a eu un déclic, une mobilisation sans précédent, qui a permis de renverser une tendance que l'on croyait irréversible. Le nombre des morts de la route a été divisé par deux. Si on commençait à faire de même avec les SDF, ce ne serait pas si mal…» Voici ses propositions, qui, selon lui «pourraient contribuer à briser le cercle de l'apparente fatalité» :

    - «Mieux prendre en compte les diversités de situation et mieux les quantifier» : qui a «seulement» besoin d'un logement, qui est en souffrance psychique, ou en situation irrégulière ? Ce diagnostic est «une affaire de quelques mois», estime-t-il, ajoutant que «d'ailleurs, certaines enquêtes ont déjà été lancées».

    - «Enoncer clairement les objectifs adaptés à chaque problématique», assortis d'une programmation des moyens cohérents avec les objectifs. Il suggère de sortir des travailleurs pauvres de l'hébergement d'urgence pour les mettre dans le logement durable, d'augmenter l'accès aux soins, de «mieux prévenir le taux d'expulsion à la rue».

    - «Prendre à bras-le-corps la spécificité de l'agglomération parisienne» où il faut loger les sans-abri et «pallier l'insuffisance de logement social et très social». Martin Hirsch estime qu'il faut envisager la question non plus au niveau de l'agglomération mais au niveau du «très grand Paris».

    - «Financer ces besoins en les intégrant dans les mesures de relance, au même titre que les grands travaux d'infrastructure». L'effort nécessaire pour le logement social et l'hébergement, c'est probablement l'équivalent de 100 à 200 km de ligne TGV», estime-t-il. Crédits photo : AFP

    - «Repenser la prise en charge des sans-abri dans le cadre d'un véritable service public» conduirait à une plus grande cohérence des conditions d'accueil ou du circuit des maraudes. Les associations deviendraient délégataires de ce service public.

    - «Développer le recours à l'intermédiation locative» (le propriétaire confie la location de son bien à une association qui lui garantit le paiement du loyer) qu'il juge plus efficace que la réquisition. «Quelques milliers de logements supplémentaires pourraient être ainsi mobilisés rapidement».

    - «Pr oposer des activités rémunérées aux SDF pour les aider à se réinsére».

    - «Renforcer l'effort vers les zones où les sans-abri se cachent» comme le bois de Vincennes, les bordures du périphérique qui sont devenus «des lieux de rassemblement d'une nouvelle forme de ‘sans-abrisme', dont il faut comprendre les raisons». «Quelle est la signification de cette volonté de se cacher ? Echapper à une certaine forme de violence ? Eviter le harcèlement ? Est-ce pour certains un premier pas pour sortir de la rue ? Est-ce une manière de trouver une plus grande organisation collective ? Cela ne peut s'observer de loin» en conclut Martin Hirsch.

    - «Mieux prendre en compte les problématiques spécifiques aux jeunes» de 18 à 25 ans.

    - «Continuer à traiter les controverses par des méthodes de consensus», y compris via des «conférences citoyennes» qui pourraient être organisées début 2009 pour que ceux qui ne sont pas familiers avec ces enjeux, souvent confisqués par les techniciens et les experts, puissent se forger leur opinion».

    Par ailleurs, le ministère de la Défense a annoncé mardi qu'il mettait à la disposition des SDF «1.000 places d'accueil dans différents sites militaires situés pour l'essentiel en région parisienne». «Cet accueil intervient dans le cadre du plan grand froid élaboré chaque année en coordination avec les opérateurs sociaux», précise le ministère dans un communiqué.

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